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Photo du rédacteurClaudia Moreno

Les managers, ces super héros : management et burnout.

L’environnement professionnel des managers est particulièrement exigeant. Selon une enquête réalisée en France en 2019, avant le COVID, un cadre sur deux estime avoir été victime de burnout. Les principales causes évoquées sont la pression au travail (responsabilité, diversité extrême des tâches, manque de moyens), une très forte charge de travail, l’absence de reconnaissance et le niveau de stress (délais, priorités, connexion permanente au poste). Or, en plus du danger pour leur propre santé, les managers, d'une façon générale, mais en particulier lorsqu'ils sont pris dans un processus de burnout, peuvent adopter des comportements qui contribuent à l'augmentation du stress et de la démotivation de leur équipe. A ce propos, il m’a semblé important de m’arrêter un instant sur quelques éléments de prévention sur lesquels les employeurs ont une grande marge de manœuvre et la responsabilité d'agir.



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1. « Le manager doit gérer… ».


La « capacité à gérer le stress » est une des qualités qu’on exige du manager, souvent d’ailleurs explicitement formulée dans les annonces et autres descriptifs de poste. Or, s’il est évident et réaliste dans le monde du travail d’aujourd’hui que les responsables soient confrontés à des situations complexes et à la gestion de délais toujours plus courts, il est aussi vrai qu’un niveau de stress qui s’installe pour devenir la « normalité » comporte un risque élevé de se transformer en stress chronique avec des effets déplorables sur la santé des individus. De plus, il est formellement attendu des managers qu’ils travaillent un nombre important d’heures supplémentaires par an. Enfin, l’invasion de plus en plus étendue de l’espace privé par l’activité professionnelle, actuellement rendue si aisée par la connexion ininterrompue aux moyens de communication, représente également un des facteurs majeurs d’épuisement professionnel.


2. « Le manager doit être force de proposition ».


Dans leur agenda surchargé, il est pratiquement impossible de planifier des moments réguliers de prise de distance et de réflexion et d'échange avec ses pairs, rendant très difficile de mettre à profit leur capacité d’analyse et de générer des propositions d’améliorations. Cet élément nourrit le sentiment de perte de contrôle de sa fonction et de sa capacité à avoir un impact positif sur ses propres résultats et sur son équipe, composante également majeure du burnout.


3. « Cela n’arrive pas qu’aux autres… ».


De mes nombreux échanges avec des managers ayant vécu un épisode de burnout, un des éléments qui ressort, c’est le fait de n’avoir pas réalisé à temps ce qui se passait au niveau de leur santé. Des signes étaient installés mais ils n’y prêtaient pas attention : problèmes de sommeil et grande fatigue, maux de tête, sensation d’angoisse, troubles digestifs qu’ils toléraient comme un « inconfort » anodin et dont ils pensaient s’occuper « plus tard ». A ces symptômes s’ajoute une grande fatigue émotionnelle qui rend le travail, le contact avec les autres, presqu’impossible. C’est lors de ce point de rupture que le burnout s’installe.


4. « Le manager gère une équipe ».


Nous avons observé que la fonction de management d’équipe n’est souvent pas mentionnée dans le cahier des charges du manager ou n’inclut pas le détail des tâches qu’elle comporte. Le pourcentage du temps qu’elle implique n’est souvent pas mentionné. Or, ces dernières devraient occuper une grande partie du temps de travail des managers, selon la taille de l’équipe. La gestion des problématiques humaines, qu’elles soient internes au périmètre de responsabilité (conflits interpersonnels, planification équitable des vacances) ou celles liées à la situation personnelle des collaborateurs, demandent une attention et des compétences spécifiques qui créent une pression très importante pour le manager et est une cause majeure de burnout. Il est indispensable de leur mettre à disposition des outils et des ressources pour les soutenir dans cet aspect de leur responsabilité.


5. Reconnaissance et évolution : projet professionnel et recherche de sens au travail.

D'autres éléments tels que le manque de reconnaissance et d'une vision à long terme du rôle du manager dans l'entreprise accentuent le sentiment de perte de sens qui est une autre composante du burnout.

La qualité du management étant un élément majeur dans l'attractivité des entreprises, la fidélisation et la motivation des collaborateurs , nous pouvons les soutenir en proposant une formation destinée spécifiquement aux managers : "Burnout et management".


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